En droit, le salarié jouit dans l’entreprise et en dehors de celle-ci d’une liberté d’expression à laquelle il ne peut être apporté que des restrictions justifiées par la tâche à accomplir et proportionnées au but recherché. L’exercice de la liberté d’expression du salarié tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise ne peut justifier un licenciement que s’il dégénère en abus, lequel suppose pour être caractérisé l’emploi de termes injurieux, diffamatoires ou excessifs.
Cependant, l’obligation de loyauté du salarié à l’égard de l’employeur demeure. Un manquement à celle-ci peut ainsi être constitutif d’une cause de licenciement.
En l’espèce, a excédé les limites de sa liberté d’expression un salarié mécontent de son augmentation de salaire et qui fait du chantage à la grève de la faim et pression sur sa direction, manquant ainsi à son obligation de loyauté dans l’expression de son insatisfaction.
CA Rennes, 11-03-2022, n° 19/02578